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Après l'épisode de sinistre mémoire des inondations en juin 2016, on attend beaucoup de la nouvelle municipalité en matière de sécurité. Où en est-on ?
Voilà maintenant plus de 3 ans, le 1er juin 2016, notre village a été victime d’inondations très importantes.
Nous avions, le 14 avril 2017, relaté la réunion tenue par 3 membres de « Grain de Sel » avec 2 membres de l’association des riverains de la Mauldre (RIVERMAULDRE), dont son président, M. Albert Malfait.
Le 4 mars 2019, l’APMSVM, dont le président est M. Michel Contet, avait envoyé une lettre ouverte aux communes de la vallée de la Mauldre afin de demander un point sur les actions menées depuis lors.
Cette information a eu lieu le 7 octobre 2019, à Maule, à l’initiative de l’association RIVERMAULDRE, en présence de M. Laurent Richard, maire de Maule et conseiller départemental.
Elle portait sur l’un des points les plus importants du plan d’action :
la gestion globale du bassin versant de la Mauldre
Une présentation « Powerpoint » a été projetée à titre de support ; vous pouvez la télécharger ICI.
En voici un compte rendu :
La loi relative à l’exercice des compétences des collectivités territoriales dans le domaine de la GEMAPI (GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations), a été adoptée par l’Assemblée nationale le 21 décembre 2017 et publiée au journal officiel le 31 décembre 2017.
Depuis le 1er janvier 2018, la compétence relative à la GEMAPI a été transférée des communes à la communauté urbaine GPS&O, qui peut à son tour la transférer à un syndicat mixte.
C’est un EPAGE (Établissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux) qui a été choisi comme structure pour regrouper les 4 syndicats existants (3 à ce jour puisque 2 ont déjà fusionné) et couvrir une zone qui ne l’était pas auparavant (en blanc ci-dessous).
Ce syndicat ne concerne pas que GPS&O, mais également d’autres EPCI comme Cœur d’Yvelines et Versailles Grand Parc (VGP)
De nombreuses difficultés ont été rencontrées depuis le 23 mai 2016, date de la fusion de 2 de ces syndicats ; elles tiennent essentiellement à des intérêts économiques divergents :
Les communes en amont, notamment Versailles représenté par VGP (Versailles Grand Parc), qui ne sont pas touchées par les inondations, devraient mener des actions préventives coûteuses pour épargner les communes en aval
La représentation des EPCI : par exemple, Cœur d’Yvelines répugne à siéger dans une structure où Versailles Grand Parc serait majoritaire.
Néanmoins, tout cela devrait maintenant converger rapidement puisque la loi a fixé au 1er janvier 2020 la date limite pour le transfert de responsabilité à l’échelle du bassin. Le Préfet Jean-Luc Combes a été investi d’une mission spéciale dans ce domaine.
l’État tranchera alors si aucun accord conforme à la loi n’est conclu d’ici là.
AU-DELA :
Lorsque l’EPAGE sera mis en place, il disposera immédiatement des fonds déjà collectés par les EPCI au titre de GEMAPI (dite « Taxe GEMAPI »)
Les actions à mener seront hiérarchisées et un PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) sera rédigé. Il nous a été dit que certaines actions, comme la mise en place d’une chaîne d’alerte complète pouvait se faire en quelques mois.
Les citoyens riverains de la Mauldre ont été appelés à demander aux différentes listes qui se présenteront aux municipales de 2020 de communiquer leurs projets concernant la maîtrise du risque d’inondation.
Les présentateurs de la réunion ont commencé par chaleureusement remercier Monsieur Laurent Richard.
Ils ont insisté sur le fait qu'il 'était l'un des rares maires, voire le seul, à s'être investi pour faire avancer le dossier.
En outre, il travaille en étroite collaboration avec les associations concernées, dans un climat de confiance productif.
A titre de comparaison, à Aulnay :
Michel Contet, président de l'APMSVM, a vu ses délégations retirées à la suite de la diffusion de la lettre ouverte de l'APMSVM
Aucune réunion d'information, pourtant obligatoire selon la loi, n'a été tenue par M. Charbit. Le compteur en haut de la présente page affiche maintenant 9 mois de retard
Selon M. Charbit, toute information diffusée jusqu'à présent n'a d'autre but que "de jouer sur les peurs". C'est ce qu'il a reproché à Michel Contet pour justifier qu'il lui retirait sa confiance et également ce qu'il a exprimé avec véhémence à propos de l'article publié par "Grain de Sel" en avril 2017
Monsieur Charbit s'en tient toujours, à ma connaissance, à la thèse des lâchers d'eau et d'un incident survenu aux étangs de Hollande que lui aurait révélé un pompier. MM. Richard et Malfait ont rappelé le 7 octobre que cette thèse, assortie de celle du complot visant à cacher la vérité, était complètement fausse.
Pour bien montrer l'intérêt montré au sujet, aucun membre de la nouvelle municipalité n'était présent à la réunion du 7 octobre à Maule.
Le niveau des eaux de la Mauldre à Aulnay est recensé depuis 1969 par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Ces résultats sont accessibles à tous à l’adresse http://www.hydro.eaufrance.fr/selection.php
Il suffit de choisir par exemple le département des Yvelines, puis de sélectionner la station H7913410 pour accéder aux données.
La fiche dite « CRUCAL » donne alors l’ensemble des relevés enregistrés depuis 1969 et fournit des statistiques pour donner une estimation des risques de crues selon leur fréquence, de biennale (une « chance » sur 2 de voir ce niveau chaque année) à cinquantennale (une « chance » sur 50).
La dernière crue de 2016 y figure, c’est le plus haut débit jamais observé : 64,4 m3/s, mais n'a pas encore été prise en compte dans les statistiques.
On y trouve également la crue de référence pour le PPRI actuellement en vigueur : 28,5 m3/s en décembre 2000.
On n’y trouve pas la crue de 1973, citée à la page 8 de la revue de l’ACIME n° 32, qui donne le chiffre de 43 m3/s et rappelle « qu’elle emporta le préau de l’école et causa de nombreux dégâts », tout en signalant : « au début des années 80, d’importants travaux furent menés pour en finir avec ce danger »...
De savants calculs statistiques sont également présentés sous forme graphique :
CRUCAL.png (61.47 Kio) Vu 14618 fois
On y voit en ordonnées (axe vertical) les débits maximaux et en abscisses (axe horizontal) la probabilité qu’un niveau donné soit dépassé. Les points en jaune sont des observations, les droites une tentative de modélisation de la loi de probabilité.
Que constate-t-on ?
L’ajustement est très mauvais, puisque même la crue de 2000 (Référence PPRI) ne se situe pas dans le domaine encadré par les deux droites bleues (intervalle de confiance à 95 %)
C’est ainsi que dans la notice de présentation du PPRI, page 17/24, la crue centennale (une chance sur 100 chaque année) à Aulnay a été associée à un débit de 33,1 m3/s, soit près de deux fois moins que ce qui a été constaté en 2016.
Conclusion :
la probabilité d’atteindre un niveau de l’ordre de 60 m3/s, observé en 2016, était très sous-estimée : si l’on prolonge la courbe, elle aurait eu moins d’une chance sur un million de se produire. Or, elle a eu lieu...
Il ne s'agit pas ici de se résigner et de faire peur aux riverains, mais de montrer que l'on a déjà trop tardé à prendre des mesures pour réduire les risques d'inondation, ce qu'a mis en évidence la catastrophe de 2016
J'ai écrit à DRIEE (Direction régionale et interdépartementale de l'Environnement et de l'Énergie) Ile de France et voici leur réponse, en date du 19 septembre 2019 :
"Bonjour,
Avec un peu de retard, nous vous remercions pour ces éléments. une étude hydrologique et hydraulique sur la Mauldre à Aulnay-sur-Mauldre est prévue en fin d'année pour étayer l'estimation du débit de la Mauldre lors de la crue de 2016 ce qui devrait permettre d'ajuster également les lois d'estimation de la période de retour.
